mariage philippe et muriel

Philippe & Muriel

★ « S’aimer peut-importe le temps, qui aura dansé sur nos visages respectifs… » ★

Philippe est entré dans ma vie à 21h18 le 1er février 2017. Il faisait nuit, j’avais froid et j’attendais le printemps avec impatience. Et puis, à mesure que je chuchotais son email et sa demande d’aide, je sentais l’émotion monter…comme un petit plaid que l’on aurait déposé délicatement sur mes épaules.

Oui, j’étais face à un homme éperdument amoureux qui rêvait d’une grand surprise pour la femme de sa vie mais qui était un peu perdu quand à la manière de la rendre réelle.

Alors lui proposer un rendez-vous de découverte afin qu’il m’en dise un peu plus sur l’heureuse élue mais aussi sur ses premières idées. Et d’idées, il ne manquait pas! Car pour le 50ème anniversaire de sa femme, rien n’était assez magique. Si tant est qu’il avait très envie de venir la surprendre là où elle ne l’attendait pas, donc de l’étonner mais aussi … de l’épouser à nouveau!

Ok…alertes incendies, on a un grand malade super génial!

★ Elopement around the corner! ★

Et petit à petit choisir le pays, la durée du séjour, un mapping cohérent sans oublier tout de même mon ami le budget. Et de jour en jours voir se dessiner son grand rêve et se dire que la vie est vraiment pleine de jolies surprises pour qui veut bien leur prêter main forte.

Alors Oui, j’assume, j’étais toujours très étonnée quand j’ouvrais chacune de ses réponses et que je constatais qu’il s’impliquait à 200% sans jamais faillir à aucune des ses prises de décision. Et c’est drôle maintenant que j’y repense car nous avons échangé 50 emails…

50 emails pour les 50 années de vie de Muriel mais aussi pour leurs 30 ans à s’aimer comme des fous et les 10 jours d’escapade qui les attendaient là-bas…

Et petit à petit préciser les détails, évoquer une très belle cérémonie de renouvellement de voeux…et tomber sur Angie! Et si l’ange était bien réel, il n’articulait pas vraiment le français! Alors servir de traducteur d’émotions et de languages un peu différents. La voir s’émerveiller avec moi de son amour « so adorable! » et mettre de la couleur dans ce planning encore bien trop esquissé à mon goût.

Alors choisir un par un chacun des lieux où ils rêveront du lendemain, estimer les distances, anticiper leurs envies et leur laisser quelques surprises. Demander le meilleur à chacun, aller chercher la douceur, la convivialité et la simplicité pour chaque étape. Mais aussi y glisser un brin d’aventures et d’inattendu afin d’habiller leurs souvenirs d’anecdotes complices et d’instants rien qu’à eux…

Car quand on s’aime aussi fort 30 ans plus tard c’est forcément qu’on a su voir le meilleur dans chaque situation, qu’on a su s’en saisir, en rire et passer outre. Et ainsi bâtir des murs entiers, pierre après pierre entre l’aigreur et le pessimisme pour rester lumineux, soudés, face au reste du monde. Voir le verre à moitié plein se remplir un peu plus chaque jour et s’y plonger tout entier, pour ne rien regretter.

Alors y passer des heures et des heures, à fouiner la perle, le juste rythme, l’ouverture à l’improvisation et l’extra… Alors y passer des nuits à puiser au fond de soi-même l’énergie nécessaire, car quand on fait face à un si bel amour, on se doit d’être à la hauteur…

Aligner des lignes et des lignes puis faire des choix. S’appliquer à écrire le road book d’une vie, la leur car 10 jours mains dans la main, ça ne s’improvise pas! Y ajuster les adresses, tenter de penser à tout, donner quelques indices puis ne point trop en dire. Et au final, 46 pages pour les guider là-bas, rien que ça! En faire un livret, presque une bible pour leur porter chance et leur donner pas à pas la prochaine étape. Les imaginer le feuilletant tranquillement, devant un bon feu de cheminé, un thé brulant à la main…ou peut-être à l’aide d’un whisky d’Aberlour.

Et enfin, toucher au but, à l’ultime départ. Celui où il faut lâcher prise, accepter de ne pas s’envoler avec eux, de ne plus rien maitriser et de les laisser vivre ce que l’on a écrit. Les savoir dans un avion qui prend du retard comme si l’avant était tellement important, que le destin leur proposait encore un peu d’attente, avant d’ouvrir les yeux… Puis les imaginer exaltés, sous un immense parapluie noir à l’arrivée, car on ne va pas se mentir, c’est aussi cela…le charme de l’Ecosse!

Puis revenir à la réalité, rectifier l’image plus ou moins romantique et en sourire…

Puis recevoir un premier message alors que le train m’emporte vers mon autre petit couple du week-end. Me rendre compte que c’était important…d’avoir des nouvelles. Et constater avec amusement que visiblement la conduite à gauche est en cours d’apprentissage mais qu’ils ont réussi à ne pas se perdre et à trouver le premier lieu de restauration au bord d’un lac. Alors bien sur ils ne sont pas en maillots de bain mais ils sont heureux et c’est tout ce qui compte. Muriel est ravie et j’aimerai avoir le pouvoir d’envoyer une pluie d’étoile recouvrir leur nuit…mais je suis dans le train, avec un simple téléphone et tout est déjà joué.

Bref, les suivre jour après jours, les imaginer en randonnée, puis en bateau et enfin en tendresse. Dans une gare, sur un lac, au bord d’un château, main dans la main…Frissonner à 16h, le mardi 20 juin, espérant qu’il ont bien eu le ferry et que leurs yeux s’émerveillent sur l’île de Skye. Envoyer quelques vaches, quelques chardons, à leur rencontre quelque soit la route pour ajouter au dépaysement une part d’authentique. Alors un peu de brouillard aussi, et quelques bruines pour le filtre mystique et surtout surtout, du soleil, un grand soleil! Car dans quelques heures, muriel comprendra…

A raison d’une lettre par jour d’un de ses proches, ouverte selon l’envie du moment et l’humeur de la journée, elle ne sait toujours pas, qu’au delà de son anniversaire, il est question de bien plus…d’une re-demande en mariage et d’une cérémonie intimiste dans l’une des plus belles forêts du pays.

Et dans le dernier petit message, la veille du vrai voyage, quand il n’est plus question de châteaux tous plus beaux les uns que les autres ni de vallées verdoyantes, je sens Philippe un peu fébrile m’expliquant qu’il a fait du repérage et que la météo est positive.

Bref, nous sommes le 24 juin 2017

Et Muriel vient de dire « oui » à Philippe pour la toute première fois…en Ecosse!

Alors jouer la curieuse, et m’émouvoir à la longue vue…Me dire qu’ils sont beaux, qu’ils sont sublimes, qu’ils sont superbes…Manquer de mot…

Et les remercier, de tout simplement exister et d’être eux!